Noir et blanc

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Les premiers travaux menés en France pour enregistrer l’image obtenue dans une camera obscura peuvent être regroupés sous l’appellation « positifs directs ». Les images de Nicéphore Niépce, de Louis Daguerre ou d’Hippolyte Bayard sont toutes obtenues sans l’intermédiaire d'un négatif, directement sur une plaque de métal ou sur une feuille de papier. Les premières photographies sont des images uniques qui respectent les valeurs de l’empreinte lumineuse.

- L’héliographie : la plus ancienne image enregistrée dans une chambre noire date de 1827 par Nicéphore de Niépce, d’une fenêtre à l’étage de sa maison du Gras, à Saint-Loup-de-Varennes. L’héligraphie est une technique d'impression des images photographiques sur papier, utilisant un procédé combinant le transfert d'un positif photographique sur un vernis photosensible et la taille-douce.

- Le daguerréotype : il s’agit d’une image positive obtenue directement dans la chambre noire. Comme support, Daguerre retient une plaque de cuivre recouverte d’une fine couche d’agent minutieusement polie. La plaque est alors soumise aux vapeurs d’iode qui forment une couche d’iodure d’argent sensible à l’action de lumière. Après insolation dans la chambre noire, la plaque est révélée et inversée au moyen des vapeurs de mercure, puis fixée aux sels marins pour ne plus subir l’effet de la lumière. Bien plus qu’une image, le daguerréotype est un objet photographique unique qui impose une manipulation délicate pour dévoiler l’image au spectateur.

Après les travaux du britannique William Henry Fox Talbot, la photographie entre dans l’ère de la reproductibilité. D’abord sur feuille de papier ensuite sur plaque de verre puis sur des films celluloïd, les négatifs aux valeurs inversées sont la matrice à partir de laquelle peuvent être réalisés de nombreux tirages positifs.

- Le calotype : est un procédé photographique inventé par William Henry Fox Talbot et breveté en 1841. Il permet d'obtenir un négatif papier direct et donc la possibilité de reproduire des images positives par simple tirage contact. Le procédé négatif-positif deviendra la base de la photographie argentique moderne.

- Le négatif verre au collodion humide : le collodion humide est un procédé photographique attribué à l'Anglais Frederick Scott Archer en 1851. En fait, le procédé était déjà connu dès le 1er juin 1850, date de la première publication du Traité pratique de photographie sur papier et sur verre par le Français Gustave Le Gray. Celui-ci fut le premier à remplacer l'albumine par le collodion pour fixer l'émulsion sur le verre, mais pour des raisons évidentes de commodité techniques (le papier ciré sec de Le Gray ne pesait pas et pouvait se conserver de six à huit jours avant développement), il négligea son invention et concentra ses recherches sur l'amélioration des négatifs papier, moins sensibles mais qui donnaient un rendu plus artistique. Le procédé au collodion a été le procédé négatif dominant jusqu'à l'apparition et la commercialisation des négatifs au gélatino-bromure d'argent en 1880.

- Le négatif verre au gélatino-bromure d’argent : la date retenue pour cette invention est 1871, mais la mise au point de cette technique relève d'un ensemble de recherches sur les procédés secs et sur les développements dits « alcalins » qui débutent plus tôt et se rejoignent plus tard. La gélatine se substitue au collodion dans la préparation des plaques de verre. En 1875, le britannique Richard Kennett propose dans le commerce un procédé au gélatine-bromure d’argent qui, développé dans un bain alcalin, atteint les performances du collodion humide. La préparation du gélatino-bromure d’argent est délicate et demande beaucoup de pratique à obtenir des résultats constants. Il faut attendre 1879 pour que le procédé gélatino-bromure d’argent soit accepté et utilisé massivement en France.

- Le négatif sur film celluloïd : parallèlement à l’élaboration des émulsions au gélatino-bromure d’argent, la question du support se pose à nouveau pour les fabricants. Le verre apparaît comme un frein dans le processus d’industrialisation de la photographie, son poids et sa fragilité limitent les usages. Au cours des années 1880, l’industriel américain George Eastman exploite les nouvelles possibilités du gélatino-bromure d’argent et commercialise des plaques de verre, puis des rouleaux de papier enduit d’une couche de gélatino-bromure d’argent qui se détache avant le développement. La firme propose également le développement des négatifs et le tirage des épreuves. En 1888, Eastman lance aux Etats-Unis sont appareil Kodak qui concentre les nouvelles possibilités offertes par le gélatino-bromure d’argent : format réduit, sensibilité du support et légèreté due à l’usage d’un support souple pour l’émulsion. Avec les appareils de type Kodak, la pratique de la photographie s’élargit considérablement et devient une activité familiale dont les femmes et les enfants s’emparent.

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