N° 982 Gaspard de la nuit.

Notes d'Aloysius Bertrand en 1836 sur l'illustration de Gaspard de la nuit - Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot. : "Le caractère général du dessin sera moyen-âge et fantastique (...) L'artiste placera dans son dessin, au milieu ou dans un coin de la bande du haut de page le Jacquemart de Dijon..."
Ma proposition ne s'avère pas vraiment conforme aux souhaits de celui qui a aimé Dijon comme l'enfant, la nourrice car je montre une peinture polychrome et non un dessin ou une gravure en noir et blanc.
J'espère simplement témoigner de l'émotion ressentie tant à ma première lecture qu'aux nombreuses relectures de ce texte bouleversant.
Sont jetés ainsi à vau-l'eau dans ma composition : le vitrail souvent présent, "la lune tirant la langue comme un pendu", des boucles d'oreilles en améthyste "taillées en forme de gouttes de sang", "une tarentule à la trompe d'éléphant", la giroflée affectionnée, "le saule caduc et barbu qui pêche à la ligne", la viole de gambe, "l'épi insigne de Turquie et la branche ordinaire du buis", l'annotation "vers 1363, quand on pendait un juif pour ses méfaits, c'était toujours entre deux chiens" avec, en point d'orgue, l'inoubliable effroi :
"Mais c'est Scarbo [le grelot d'or en branle à son bonnet pointu] qui me mord le cou, et qui, pour cautériser ma blessure sanglante, y plonge son doigt de fer rougi à la fournaise ! "
Il y a bien sûr, d'autres éléments, que je vous laisse le soin de débusquer.