
Epoque | Contemporaine (1945-aujourd'hui) |
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« Silent Genesis »
(Composition 64, de la série Between the Black and Divine, 60 x 60 cm)
Dans Silent Genesis, Ovidiu Kloska se confronte à l'un des désirs les plus anciens et les plus urgents de l'esprit humain : le désir de voler, non seulement dans les airs, mais aussi loin du poids de l'être, loin de la répétition banale de la routine terrestre. Ici, le vol n'est pas une question d'ailes, mais de transcendance. Il s'agit d'un acte métaphysique, d'une rupture entre la forme et l'essence, entre le vu et le ressenti, entre le matériel et l'immatériel.
Cette peinture devient une métaphore de l'ascension spirituelle, une détonation silencieuse où la matière se dissout et où l'âme retrouve sa fluidité primordiale. Les textures tourbillonnantes et les transitions vaporeuses suggèrent une rupture semblable à celle d'une chrysalide, une rupture de la peau de la réalité. L'œil suit les chemins liquides de la couleur, guidé par l'instinct plutôt que par la logique, se déplaçant comme la pensée avant le langage. Dans ces gestes sinueux, nous sentons l'empreinte d'une conscience tendue vers le divin, vers quelque chose qui ne peut être tenu, mais seulement ressenti.
La palette elle-même est cosmique, marquée par des violets irisés, des aquas, des argents spectraux et des ombres plus profondes que la mémoire. Il ne s'agit pas de simples couleurs, mais d'états d'être, de seuils de perception. Les contrastes ne parlent pas de conflit, mais de désir. Dans l'univers de Kloska, la lumière émerge toujours de l'ombre, elle n'est jamais complètement formée, elle est toujours en devenir, tout comme l'âme.